Je ne veux pas être un Ninja !!!

Bonjour

Aujourd'hui, j'ai décidé de parler d'un sujet qui me tient à coeur : l'éclairage.

Si votre vélo est équipé d'une dynamo moyeu (nabendynamo pour les connaisseurs), vous pouvez continuer à lire quand même, mais je vous autorise à rire quand je parlerais d'autonomie et de vol de lumière.
Comme le chantaient les Jackson Five, quand je roule à vélo le matin et le soir en ville, j'ai envie de crier aux automobilistes et piétons "can you see me ??"
Bon ok, peut être (mais ça reste à prouver) que le titre de la chanson était "can you feel it", mais ça aurait marché aussi avec "can you see me"
fin de la parenthèse musicale.

Bref, à vélo,  il faut être vu. Voir, c'est bien, mais en général (j'ai dis en général), l'éclairage public est suffisant pour voir où on pose ses roues en milieu urbain, et peut laisser croire à tord que "si on voit les automobilistes et les piétons, eux nous voient aussi.
Il n'en est rien, l'éclairage public n'est pas du tout suffisant pour être vu .
Non non, même toi, avec ta veste claire, ou ton casque blanc, la nuit, si tu ne mets pas de lumières, on ne te voit pas. Ou alors on te voit trop tard. Et dans ce cas, comme dirait Duke, Caboom.
Il y a un terme pour cela, dans le "milieu" cycliste (genre on est une mafia :)), on appelle ça un Ninja.
Et des Ninjas, j'en croise chaque jour !
Pourquoi un Ninja? Parce que dans l'imaginaire collectif, le Ninja est habillé en noir, se déplace la nuit, sans bruit, et surtout SANS ÊTRE VU.
Du coup, comme ne pas être un Ninja?
C'est assez simple en fait, il existe des petits dispositifs que l'on peut accrocher à l'avant et à l'arrière du vélo, qui sont alimentés par des piles ou des batteries, et qui permettent d'être vu de plus ou moins loin. On appelle couramment ça des lumières. Ou des phares. Ou des éclairages :)

La "griffe" de fixation qui permet de
mettre la lumière sur un habit ou une
sacoche

On trouve dans ces accessoires toute un gamme allant de la loupiote (qui porte en général bien son nom) et qui est souvent (hélas) l'éclairage fourni d'origine avec un vélo neuf, jusqu'au phare qui pourrait passer pour un projecteur de DCA.
Il faut savoir que légalement, un cycliste doit avoir un phare avant, un phare arrière, des catadioptres avant et arrière, des catadioptres latéraux et des réflecteurs de pédales.
Je vous laisse relire cette phrase et aller voir votre bicyclette pour voir si le compte y est.
Il faut également savoir que dans le cas d'un contrôle de la cavalerie, l'absence d'un de ces accessoires vous donnera le droit de faire une donation au trésor public.
Le montant de l'amende est anecdotique, il faut surtout retenir que si vous n'êtes pas éclairés, ON NE VOUS VOIT PAS.

Et un cycliste sans lumière dans la rue, entre les lampadaires, les phares de voiture, c'est juste une ombre. Quand on la voit, en général, c'est parce qu'elle est sur le capot. Ce qui peut être assez ennuyeux. Et douloureux. Ou pire....

Donc on en revient au problème d'origine : Comment je fais pour être vu.
IL y a 2 types d'éclairage, les lumières pour être vu (plutôt pour un usage urbain) et les lumières pour voir (pour rouler en chemin, campagne, forêt, dans le noir )
Évidemment, la lumière pour voir permet aussi d'être vu, l'inverse n'est pas forcément vrai.
Je ne parlerai ici que des lumières pour être vu, les lumières pour voir feront l'objet d'un autre article.
Rapidement, on mesure la capacité à être vu en Lumens, et celle à voir en Lux. 

Le lumen (lm) sert à mesurer l’intensité lumineuse émise par une source. Une autre unité de mesure, le lux, tient compte de l’éclairage sur une surface donnée. Celui-ci varie en fonction de la distance de la source lumineuse et de la largeur du faisceau. Plus on s’éloigne de la source lumineuse, moins l’éclairage va être efficace. 1 Lux équivaut à l'éclairement uniforme d'un flux de 1 lumens sur une surface de 1 m²(source lecyclo.com).

On voit bien la différence entre 500 et 900

Légalement, les loupiotes données avec votre bicyclette neuves suffisent. Elles ont cependant 2 inconvénients majeures.
Leur puissance est assez modérées. Avec des piles neuves, on les voit correctement, mais quand les piles commencent à baisser, la luminosité fait de même, et on redevient rapidement un Ninja.
Et en général, elles sont alimentés par des piles boutons , souvent des CR2032 .Si on prends par exemple les loupiottes données avec les vélos Décathlon, il faut 2 piles CR2032 à l'avant et 1 CR2032 à l'arrière.
Le changement de pile va donc vous couter environ 3€50 à chaque remplacement. Et je ne parle pas du coté écologique :).
Sachant que l'autonomie de ce genre de loupiotte est d'environ 20 heures (selon le fabriquant), si vous avez 30mn de trajet matin et soir, vous allez potentiellement rouler dans le noir 1h par jour, donc changer de piles tous les 20 jours de trajet. Donc environ une fois par mois.
Et ça, c'est si vous n'oubliez pas votre loupiotte allumée en laissant votre vélo au parking .

C'est là que les lumières avec batteries intégrées deviennent intéressantes. Le top étant évidemment les feux alimentés par moyeu dynamo, qui assurent d'être éclairé et visible tout le temps, mais si votre vélo n'en a pas été équipé par le fabriquant, l'équiper à postériori va couter cher.
La gamme Viooclip de Btwin (que j'utilise au quotidien) permet d'être vu sans voir, pour un tarif allant de 6.90€ à 20€ la lumière
La première lumière à batterie permettant d'être vu à vélo dans la gamme Btwin va donc commencer à 6.90€. Six euros quatre vingt dix pour être vu par les gens qui arrivent derrière vous. C'est la Viooclip 100. Plus simple, on ne peut pas .

Elle est rouge clignotante, on peut la fixer sur le casque (s'il y a une patte prévue pour), sur une poche, sur un sac, sur une tige de selle. Et on est VISIBLE.
Je conseille de mettre cette petite lampe sur un casque, pour être vu de plus loin, ou en éclairage additionnel sur une sacoche.
Après, il y a la viooclip 500 et 900 qui proposent en plus une lumière blanche, et un support un peu différent.
 

La 900 fixée sur mon casque

J'utilise les viooclip 900 (sur mon casque) et 500 (sur mes sacoches).
Sur le papier, la 500 est visible à 120 mètres, la 900 à 800 mètres.
120 mètres, en ville, c'est laaaargement suffisant. 800 mètres, c'est presque de la gourmandise.
Au début, j'avais une 500 sur le casque, et après avoir failli plusieurs fois me faire percuter à un stop ou un feu par un automobiliste qui m'a dit "je ne vous avais pas vu", je me suis dis qu'un peu plus de Lumens ne serait pas du Lux (rires de la foule:) ).
L'avantage de ces lumières est la possibilité de les fixer à peu près partout.

 L'inconvénient est la possibilité de les démonter rapidement. 

Donc si vous ne le faites pas en laissant votre vélo quelque part, hélas, quelqu'un le fera surement pour vous. Il faudra donc y penser tout le temps (si vous êtes d'un naturel distrait, pour le coup, privilégiez les lampes les moins chères possible :)) .
Mes sacoches sont équipés de la fixation, mon casque aussi. Celui de madame n'était pas équipé, mais les lampes sont livrés avec un petit support autocollant.

La plupart des casques de ville récent intègrent la petite "griffe" permettant de fixer une lumière derrière.
C'est un système de clip avec du scotch double face de type "unefoisquecestcolléçanebougeraplusjamais".
Donc il est conseillé de faire gaffe à bien le positionner, mais une fois posé, c'est posé.
On peut aussi les mettre sur bord de poche, une ceinture, un tshirt, une chaussette, et donc les utiliser en roller, en running, en trottinette. J'ai même eu des clients qui les fixaient sur la laisse ou le collier d'un chien, pour qu'il soit visible de nuit !!
Elles sont bien sûr livrées aussi avec un support permettant de se mettre sur un guidon, un tube de selle, un tube de direction de trottinette.
Bref, on peut les mettre à peu près partout.

La 500 sur un tube de selle

J'avoue ne pas avoir mesuré exactement l'autonomie, mais je les utilise en mode clignotant, je fais environ 4h30 de vélo par semaine, et je les recharge moins d'une fois par semaine.
Sachant que mes 500 ont plus de 2 ans, et la 900 plus d'une an, c'est très correct je trouve.
La luminosité des 2 lumières est très bonne, et dixit des collègues cyclistes qui ont roulés derrière moi, "ta lumière sur le casque (donc la 900) envoie du steak, on te voit bien". Ca tombe bien, quand je roule la nuit, c'est ce que je recherche.
Je dis pas que quand Thomas Pesquet sort dans l'espace, il me voit et se dit "tiens, c'est Tom Dussycle qui rentre chez lui", mais si déjà les automobilistes derrière moi me voient, c'est pas mal :).
J'ai fait tomber la 900 et la 500 plusieurs fois sans dommage, et j'ai involontairement testé la résistance de la 500. J'en ai perdu une que j'avais mal attachée sur la route, et elle a arrêté de clignoter à la 3e voiture qui a roulée dessus :).
Ces 2 lampes peuvent se mettre en mode fixe ou clignotant, et rouge ou en blanc.
Comme je le disais, ces lampes n'éclairent pas assez pour voir, même si la 900 permet de voir à 4/5 mètres devant soit. C'est très limite, mais ça peut dépanner. Ou servir de lampe de poche au camping :). Elles produisent une lumière vive, mais un éclairage très diffus en terme de portée.

Je conseille l'usage de la 500 pour le milieu urbain, et la 900 pour un usage periurbain ou en campagne. Avec une visibilité à 800 mètres, logiquement, la 900 vous permettra d'être vu de très loin (si la personne regarde devant elle :)).

Quand je vous dis que ça se colle
n'importe où :)

N'ayant pas de ligne droite de 800m à portée de main, je n'ai pas pu tester la visibilité maxi, mais à 200 mètres, on voit très très bien la 900. Jusque 90/100 mètres, aucun soucis avec la 500.
Pour tester la visibilité de loin, et comme j'avais la flemme de faire des allers/retours en courant, j'ai utilisé un modèle réduit :).
Voilà, j'ai dis à peu près tout ce que j'avais à dire sur ces petites lampes. Suivant le modèle, pour 10 ou 20 €,  vous serez vu. De loin. J'en ai une sur chaque sacoche, et une sur le casque. On n'est jamais trop vu :).

Il est bien sûr possible de compléter par un éclairage plus puissant si l'on emprunte des chemins, un gilet jaune, des monkey light, des stickers réfléchissants, des néons bleus sous le vélo (mais attention, la brigade du bon goût veille :) )

Roulez bien, soyez visible.

Ne pensez pas à l'amende, pensez à vous.