dimanche 31 janvier 2021

le E-ST900, le VTT-AE Bodybuildé qui grimpe aux arbres


 Bonjour

Après quelques mois d'attente, j'ai enfin pu profiter d'un E-ST900 que nous avions en occasion pour tester ce VTT-AE. J'ai donc sauté sur l'occasion (et sur la selle) pour aller faire un tour sur un de mes petit circuit dans le coin. Ce n'est pas de la haute montagne, mais il offre l'avantage d'offrir un peu de roulant, du single track en descente (et donc en montée au retour), des passages techniques, des belles descentes très technique, du gras et du pas gras. Il a surtout l'avantage d'être accessible sans prendre la voiture, et d'être assez peu fréquenté le dimanche matin.


Donc hop, comme ils disaient dans le Joe Bar Team, "mon casque, mes gants, et c'est parti".



Présentation

Visuellement, on est devant un gros bébé. Entre le gros cadre avec la batterie, le guidon large, les pneus en 27.5+ (on n'est pas sur du fat, mais on s'en rapproche, et ça tombe bien, j'aime bien les gros pneus), le moteur pédalier, le vélo semble imposant. Posé à coté, mon AM100 fait presque chétif (ce qui n'est pas le cas hein :)). C'est d'ailleurs une des phrases que j'ai le plus entendu de la part des gens que j'ai croisé, "roooh, regarde les gros pneus", "mais il est énorme ce vélo".
C'est bien sûr une impression, le roulage confirmera qu'une fois en mouvement, le poids s'oublie . . . . . presque :).

 


 
 
Technique

Ce vtt partage sa géométrie avec les autres E-ST (100/500/520). Il y a dans la gamme 2 vélos avec un moteur roue avec capteur d'effort (les E-st100 et 500) et 2 modèles avec un moteur pédalier (donc les E-st520 et 900). Le E-st 900 est donc le plus haut de gamme actuel en vtt-ae chez Rockrider.
Le cadre est bien sûr en aluminium, comme toute la gamme Rockrider. Le freinage est confié aux freins "Rockrider by tektro" que l'on retrouve sur la majorité de la gamme des VTT avec freinage hydraulique, système de freinage qui a fait ses preuves sur les vélos de randonnée sportive.
Une Rockshox Judy assure l'amortissement avant avec 120mm de débattement , son axe traversant lui donnant une bonne rigidité. La suspension arrière dépendra essentiellement de votre souplesse de jambes :).
Pour avoir un bon grip (sur le sec, j'y reviendrais plus tard), les pneus sont des Hutchinson Taipan Koloss de 27.5x2.8. Clairement, visuellement, ils portent bien leur nom. Je les ai mesuré à 70mm de large gonflés autour de 1.8 bar. Comme dirait les américains, "size does matter".
La transmission est en mono plateau 10 vitesses avec un ensemble dérailleur/shifter en Shimano Deore. Mon VAE de velotaf étant équipé du même dérailleur depuis plus de 8000km, j'aurais tendance à dire que c'est fiable :).

L'ensemble cintre/potence comprend la potence Rockrider réglable que l'on retrouve sur la gamme des ST5xx, et un cintre de 720mm de large (il faut bien ça pour contrôler la bête).
Enfin, "last but not least", le MOTEUR.
C'est le gros point important de ce vélo, qui est je le rappelle un V.A.E (si on ne pédale pas, il ne se passe rien).
La motorisation est confiée à Brose, avec un moteur pédalier qui offre un couple de 70Nm !!
soixante-dix newton-mètre !!!
Ma moto de 800cc qui pèse 200kg n'a "que" 20Nm de plus. Autant dire qu'avec 22kg sur la balance, ça va swinguer dans les sentiers :).
Enfin, la batterie de 500Wh devrait assurer une bonne autonomie. Rockrider annonce "3h de sortie sportive".



C'est parti

Avant de commencer, je voudrais rappeler un truc. Ceci est bien un Vélo à Assistance Électrique. Si on ne pédale pas, il ne passe rien. Il n'y a pas de gachette, pas d'accélérateur, contrairement à ce que certains grincheux ont pu me dire, non, ce n'est ni une motocross, ni une mobylette. Çà reste un vélo, sur lequel il faut faire des efforts. Ils sont juste différents de ceux que l'on fait avec un vélo "sec".
Hop, ça, c'est fait :).
Le terrain choisi pour le test commence par du chemin roulant , puis un peu de forêt avec des racines mouillée, une descente technique, un single roulant avec quelques montées (avec des racines), et donc forcément des descentes derrières, et des passages techniques.
Il offre l'avantage de proposer une bonne variété de terrain de jeu sans aller loin.

J'ai pris un cadre L en test , donc étant juste en dessous de la taille conseillée, j'ai monté sur le vélo la potence 35mm de mon AM100, pour être un peu moins couché dessus.

Pour partir de chez moi, j'ai fait les 1er kilomètres de chemin sans le moteur. Je ne vais pas vous mentir, le vélo fait 22kg, et ça se sent un peu quand même. Mais sur du plat, on arrive très bien à rouler sans le moteur, et même sur des légères montées, ça passe sans trop de soucis. Le moteur ne freine pas le pédalage, et la position est bonne. J'ai réussi (bon ok, en forçant un peu) à cabrer le vélo sans le moteur et le tenir un peu en wheeling, mais c'est tendu.


Dès l'entrée dans les bois, avec les relances et les ruptures de rythme, j'ai passé le moteur en mode 1.
Sur ce mode, le moteur permet d'oublier le poids du vélo sur le plat et en légère montée. La puissance modérée permet aussi de ne pas trop patiner et d'avoir presque le comportement d'un vélo classique. On pédale comme un vélo normal, et le moteur vient apporter juste ce qu'il faut en coup de pouce pour les petites montée. Il permet aussi de ne pas poser le pieds quand on se fait surprendre par une petite montée juste derrière un virage. En single track légèrement accidenté, ce mode suffira largement .
Le poids du vélo va par contre se ressentir dans les portions un peu technique, quand il faut passer des racines humides au ralenti par exemple, ou pour passer des obstacles comme des petits troncs d'arbre. Avec mon vélo, j'arrive devant l'obstacle, hop, petit bunny up, et ça passe.
Là, si le moteur fait oublier le poids du vélo en roulant, il faudra se méfier sur ce genre d'obstacle, parce que c'est un petit peu plus compliqué de délester l'arrière d'un vélo de 22 kg que d'un vélo de 13kg.  Du coup, sur un tronc mouillé en diagonale, potentiellement, la roue arrière va toucher, et potentiellement, elle va partir sur le coté, et potentiellement, on va manquer de s'en coller une bêtement (tout ceci n'est bien sûr qu'une hypothèse hein, si ça m'était vraiment arrivé, je le dirais*).

 

Dans les descentes techniques par contre, je retrouve presque le comportement sécurisant de mon AM, avec les gros pneus qui assurent le grip, la position qui permet un bon contrôle du vélo, et les freins qui freinent plutôt pas mal.
Puisqu'on parle des freins, ce sont les "Rockrider by tektro" qu'on retrouve sur toute la gamme des ST à disque hydraulique, mais aussi sur les XC050  et AM100HT. Je les trouve très bien sur les ST et le XC050, mais je les avais trouvé un peu juste sur le AM100HT en usage engagé. Le E-st900 étant  quand même un vélo prévu pour un usage de randonnée sportive, et pas un vélo de descente ni un all mountain, j'ai trouvé les freins suffisant pour cet usage. Bon, vu le terrain ultra gras, je n'ai pas non plus tenté des freinages de trappeurs, mais quelque soit la configuration du terrain, et même sur les singles en descentes, je n'ai pas eu l'impression de manquer de frein. J'ai tout le temps pu freiner avec 2 doigts, je les ai trouvé assez progressif et puissant, même dans des descentes assez raides. Et glissantes :).

La suspension avant est confié à une RockShox Judy avec 120 mm de débattement, un réglage de précontrainte avec une cartouche à air et un réglage de la détente. Il y a également un blocage de fourche (que je n'ai pas utilisé). Elle fait bien son boulot, assurant un bon contact de la roue avant avec le sol. Je l'avais réglée pour mon poids au niveau de la précontrainte, et j'ai utilisé environ 80% du débattement sur mes sorties. Il me restait donc un peu de marge pour les gros impacts comme des descentes de marches ou des sauts un peu violent. Il y a bien sûr un axe traversant au format boost pour assurer plus de rigidité. Le confort à l'arrière est assuré par les gros pneus et la selle Ergofit Evo que je trouve toujours confortable.


Je ne vais pas vous écrire des tartines sur la transmission en Shimano Deore 10 vitesses. C'est la transmission que j'ai sur mon VAE de velotaf depuis 8300km. C'est ce que j'appelle une transmission "bulletproof". Je la range dans les transmissions fiables, solides, et qui dureront pour peu qu'on les entretienne un peu. c'est une transmission hyper polyvalente, qu'on pourra utiliser aussi bien en loisir sportif que pour des débuts en compétition, ce n'est pas trop onéreux, et si on ne fait pas n'importe quoi avec, elle tient longtemps. Donc, sans surprise, la transmission marche très bien, les vitesses passent d'une simple pression sur la gachette, ça ne saute pas, ça ne craque pas. C'est un point qui se fera oublier sur le vélo, encore une fois, pour peu que l'ont entretienne sa transmission normalement.
Comme sur la plupart (tous?) les VTT-AE, on est sur une transmission monoplateau . Sur route, forcément, on va mouliner un peu au-delà de 30km/h, avec un plateau de 34 et un pignon de 10. Mais entre nous, si vous avez acheté ce vélo pour rouler vite sur route, vous n'avez peut être pas fait le meilleur choix.

Le grand pignon de 42 permet déjà sur un vtt classique équipé de cette transmission de bien grimper, mais là, avec en plus le moteur pour aider, la limite sera fixée par le grip des pneus. 

La commande de l'assistance est à portée de pouce, et il est assez facile de passer d'un mode à l'autre à la volée. La commande est sensible, il faudra appuyer dessus avec parcimonie, je me suis parfois retrouvé à passer au mode au-dessus de celui que je voulais parce que j'avais appuyé dessus en passant sur un cahot, et du coup, mon doigt avait appuyé 2 fois sans le vouloir. Ce n'est pas gênant, mais ça peut surprendre quand on est en train de chercher du grip en montée.
Sur mes 2 sorties, j'ai essentiellement roulé en mode 1 et 2, qui sont à mon avis largement suffisant en balade sportive normale. On gardera le mode 3 et 4 pour les grosses difficultés, ou pour des grosses sensations de pilotages en montée.
J'ai testé le mode 4 sur des singles en montée, et sur des pentes que je monte normalement sur le grand pignon avec un vtt classique.
Je me suis retrouvé à me marrer tout seul au guidon, ce truc est démoniaque. En mode 4, je suis monté presque plus vite qu'en descente !!. J'ai découvert des nouvelles sensations, où on se retrouve en montée, et on se concentre vraiment sur la trajectoire, pendant que la roue arrière propulse le vélo, et où la moindre traction sur le guidon va délester l'avant, le tout en montant à 25 kmh !!!
Çà reste du sport, mais on va se concentrer sur le coté plaisir de pilotage en laissant (un peu) de coté la difficulté de pédalage
Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, il faut pédaler, on sent qu'on force, mais au lieu de forcer pour monter à 10kmh, on force pareil, mais on monte à 25, et on cherche le grip pour ne pas patiner, on place l'avant pour affiner sa trajectoire. Bref, on retrouve en montée un peu du plaisir qu'on a normalement en descente.
 
A titre personnel, j'ai trouvé ça assez génial comme sensation.

J'ai testé sur une même montée les 4 modes.
En mode 1, je suis monté presque comme avec un VTT classique, sur l'avant dernier pignon
En mode 2, je suis monté comme avec un VTT normal, mais en ayant descendu 1 pignon, voire 2
En mode 3, là, ça commence à pousser, j'avais descendu encore 1 pignon, et en tirant un peu sur le guidon, j'ai fait une partie de la montée en wheeling !!
En mode 4, c'était juste impressionnant. j'avais encore descendu 1 pignon, le moteur tracte comme un malade, et je suis monté en mode "wahou".
Si j'osais, je dirais que j'avais en mode 4 des sensations de pilotage proche de celles que j'avais eu en montée avec une petite moto d'enduro, mais le poids en moins (et un peu la vitesse quand même).

Les pneus Hutchinson Taipan Koloss offre un bon compromis entre grip et roulement. Ils ne freinent pas trop le vélo sur terrain roulant, je me suis régulièrement dispensé de l'aide du moteur sur les chemins plats et on ne les sent pas trop. Tant que le terrain est relativement sec ou pas trop gras, ils vont plutôt bien. ce sont les mêmes pneus que j'avais sur mon XC500, et ils étaient très bien sur ce vélo. Le soucis va être sur terrain bien gras. Le couple élevé du moteur fait que les pneus vont plus patiner qu'avec  le XC500, et dans certains cas, il faudra se méfier. Je ne les ai pas mis en défaut sur les descentes techniques, mais dans certaines montées , il faudra faire attention à bien se positionner pour gagner un maximum de motricité. Ils iront bien dans la majorité des situations rencontrés en rando, mais si vous partez sur une rando très grasse, il pourra être intéressant de choisir un pneu arrière avec des reliefs un peu plus marqué , comme par exemple un Toro Koloss. Quoi qu'il en soit, j'ai retrouvé avec ces pneus la "sécurité" que j'avais en descente avec le XC500, à savoir des pneus qui pardonnent bien, et permettent de rouler même sur terrain fuyant sans trop de crainte de finir par terre.

Je suis ensuite passé presque par hasard par un spot plus urbain, avec des petites "bosses" en brique avec une belle courbe, des petits murets, donc j'ai pu testé la maniabilité et la stabilité en saut. Je n'ai pas testé de gros sauts (parce que je ne sais plus faire :)), mais sur des petits sauts, le vélo est assez stable. Bon, on sent quand même bien le poids, je pense qu'il ne faudra pas partir de travers, sinon, ça sera trèèèèès compliqué à rattraper. Mais pour un vélo de 22kg, il vole correctement, et l'atterrissage se fait en relative douceur grâce aux gros pneus et à la fourche (voir sur la vidéo).
J'ai aussi testé des petits passages sur des petits murets ou le long d'escalier. C'est ce que j'avais noté sur la sortie précédente, le vélo est assez maniable, mais pour les déplacements de la roue arrière, même si ça passe,  il faut quand même forcer un peu (en même temps, c'est logique).
Et comme je l'avais senti dans les cailloux et les descentes un peu techniques et grasses, quand ça part mal, il vaut mieux quitter le navire en essayant de le retenir que d'essayer de rattraper, surtout si on doit poser le pied en contre-bas (encore une fois, ne me demandez pas comme je le sais, je le sais, c'est tout :). Mais il y peut être des images dans la vidéo. peut être. )

 
Je me rends compte que je n'ai pas parlé du mode piéton. Vous allez me dire "à quoi ça sert sur un vtt-ae?" Très simple, il peut arriver que sur une montée technique,on soit quand même obligé de monter à pieds. en poussant le vélo. de 22 kg. C'est là que le mode piéton va vous aider. Et justement, peut être que les montées que j'ai faites à pieds étaient trop abruptes/glissantes/accidentées, mais j'ai eu l'impression que le mode piéton aidait un peu moins que sur d'autres VAE (certes urbains) que j'ai pu tester. Il aide hein, il fait "presque" oublier le poids du vélo. Mais tout est dans le presque. Çà pousse et il monte bien, mais il manque un pouillème de vitesse sur ce mode. Après, clairement, c'est assez secondaire.
Je ne parle pas de l'autonomie, car je n'ai pas fait de grosse sortie. Sur mes 2 sorties qui ont mixées du roulant, du technique, des montées, des changements de rythme et où j'ai beaucoup changé de mode d'assistance, j'ai utilisé 1 barre de batterie.
La batterie fait 500Wh, donc un peu plus que mon VAE de vélotaf avec lequel je dépasse les 70km en mode 2 sans soucis. Un de mes collègues qui l'avait testé avant moi avait fait 60 km de vtt sans problème avec, sur des terrains assez accidentés avec pas mal de dénivelé.


Bilan

J'avais apprécié l'essai du E-ST500, mais j'ai adoré ce E-ST900. C'est brutal, ça passe partout, c'est juste hyper efficace, et hyper marrant..
Le moteur est coupleux, les gros pneus permettent de passer partout quand c'est à peu près sec, mais ce sont plutôt des pneus mixtes, donc dans le gras, ça patine un peu. Les freins sont suffisamment efficaces pour l'usage pour lequel est prévu ce vélo.
J'ai été assez surpris de la maniabilité. Pour un vélo de 22kg, il est assez maniable à basse vitesse, même s'il faut bien sur faire gaffe de ne pas se laisser embarquer par le poids. Le grand guidon et la répartition des masses le rendent bien joueur dès que ça roule. J'ai découvert une nouvelle facette du VTT sportif, où on va plus se concentrer sur la recherche de motricité et la trajectoire, et moins souffrir dans les montées, ce qui permettra de finir les sorties en étant plus frais, ou de faire des sorties plus longues.
Pour qu'il soit parfait, si je devais l'acheter, j'ajouterai juste une tige de selle télescopique avec câble externe, comme la Kind Shock que j'avais monté sur mon XC500.
J'attends maintenant avec impatience que Rockrider nous sorte un tout suspendu - AE :).

Pour le voir en action, une vidéo est disponible ici.

J'ai aimé

La position et le cadre, pour un vélo de 22kg, il est bien joueur et maniable
La transmission, efficace et pratique avec la gachette qu'on peut actionner avec le pouce ou l'index
Le moteur plein de "hummmmmpf"

J'ai un peu moins aimé

Les pneus Koloss dans le gras

*: ça m'est vraiment arrivé :)














 

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